La rumeur face à l’amour des différences
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Edgar Morin (de son vrai nom Edgar Nahoum) a eu 100 ans le 8 juillet 2021. A notre manière, nous saluons cet événement accompagné de réflexions sur des thématiques développées par le philosophe.
C’est l’occasion de relire un article publié en juin 2020, et dans lequel sont évoquées la complexité de la science, la nécessité d’un apprentissage, l’acquisition d’une expertise ou discipline et la relativité des connaissances.
Et de mettre l’accent dans ce nouvel article sur la rumeur (un thème développé par Edgar Morin dans « la Rumeur d’Orléans », 1969). Dans cette vidéo il évoque l’antisémitisme et au-delà il porte un regard sur les tabous de la société montrant comment la rumeur est construite : ici associer la rumeur de traite de blanches aux jeunes femmes, à une époque où les mini jupes apparaissent n’est pas pur hasard, selon le philosophe qui y voit une illustration de la volonté de mettre en garde contre de nouvelles libertés qui se conquièrent (Vidéo Ina.fr).
La rumeur, un fléau qui reste plus que jamais d’actualité
Du concile d’Orléans à la rumeur d’Orléans. Raël, dans le livre « Le racisme religieux financé par le Gouvernement socialiste » (1992) consacre un chapitre à « La France, patrie de l’antisémitisme ». « La France a été le premier pays à pratiquer un antisémitisme gouvernemental et légalisé ! Dès 541, le concile d’Orléans (déjà et ce n’était pas qu’une rumeur…) interdit aux Juifs de paraître en public pendant la période de Pâques »…
D’autres actes officiels sont venus ponctuer l’histoire de France. Sans oublier l’affaire Dreyfus (à l’aube du XXe siècle), les arrestations et déportations (durant la 2e guerre mondiale).Concernant la rumeur d’Orléans, dans « le Racisme religieux financé par le gouvernement socialiste » Raël écrit : « en mai 1969, à Orléans, une rumeur commence à circuler voulant que les salons d’essayage des magasins juifs de la ville servent de piège pour les jeunes filles qui y vont. Elles disparaissent dans les arrières boutiques, sont droguées et expédier à l’étranger pour alimenter les réseaux de prostitution. Cette rumeur, qui n’est, au début , que véhiculée parmi les étudiants enfle au point que les adultes la récupèrent. Les enseignantes du collège catholique Saint Charles mettent en garde les élèves contre les magasins dangereux »…
Évidemment une enquête montrera l’ignominie de cette rumeur.Qu’il s’agisse de différences raciales, culturelles, religieuses, la France, qui se targue d’être la patrie des droits de l’homme est encore aujourd’hui un pays qui nourrit les divisions, avec la recherche de bouc émissaires, comme cela apparaît régulièrement dans l’actualité.
La où les rumeurs visant les minorités religieuses (dont les raéliens) se nourrit des articles publiés par des médias bien peu scrupuleux (voir raeljustice.org). S’y mêlent des rumeurs sur l’argent, le sexe. Et ces rumeurs constituent un terreau pour développer les haines, elles peuvent aujourd’hui être décuplées avec les réseaux sociaux.
Cette mise en perspective nécessite :
- 1- De souligner à quel point des préceptes simples comme se poser les questions : est ce vrai ? est ce utile ? est ce bon ? qui s’appliquent au « parler » pourraient s’appliquer tout autant aux informations relayées par chacun et chacune.
2- De rappeler la responsabilité des journalistes, quels qu’ils soient : pourquoi certains parlent de « fausses rumeurs » pour désigner une rumeur qui est par définition, non établie. Une rumeur qui arrange, car elle va dans le sens d’un point de vue auquel nous adhérons, reste une rumeur.
3- De prendre du recul avec les proverbes comme « il n y a pas de fumée sans feu ».
Autant de questionnements d’actualité, qui bien sûr interrogent aussi sur la place donnée aux « différences » dans notre société.
Une autre voie, la seule ? Encourager les différences
« Aimer c’est aimer ce qui est différent de moi. D’autres cultures, d’autres races et d’autres religions. Et si chaque être humain s’enrichit de la différence des autres , c’est toute l’humanité qui se développe et s’enrichit ».
Un témoignage de Princess Loona, guide prêtre raélienne
Le 26 juin au Bal des Quenelles : cet événement organisé chaque année par Dieudonné, donne lieu à de riches échanges (lire « Le Bal des Quenelles 2018)
- « La 13e édition du Bal des Quenelles vient de se terminer et je ne résiste pas à l’envie de vous partager ces quelques heures passées en compagnie de centaines de personnes venues de toute la France pour assister à ce rassemblement annuel. Dieudonné vient d’être condamné injustement à 2 années de prison ferme et pourtant le voilà devant nous à jouer son spectacle intitulé « Finissons-en » et présenter la cérémonie des Quenelles d’Or.
De cette soirée j’ai tiré des leçons d’humanité, d’œcuménisme, de courage dans les mots et dans les actes. C’est inspirant de voir sur scène des hommes et des femmes qui racontent leurs séjours en prison, certains parce qu’ils font leur métier d’historien consciencieusement, d’autres parce qu’ils écrivent des chansons qui sont subversives et dans tous les cas cela pose la question de notre positionnement, de notre courage face à l’adversité, à maintenir notre sérénité et notre ligne de conduite même lorsque cela est gênant pour notre quotidien.
Suivre un chemin qui amène à plus de conscience sur l’importance de la liberté d’expression nous engage nécessairement à se retrouver parfois dans des situations inconfortables et nous les raéliens nous avons de l’entraînement depuis toutes ces années. Cela nous a donné une force et par dessus tout une force d’amour et de résilience.
Oui, soit nous apprenons à aimer nos ennemis tout en ne laissant passer aucune marque d’irrespect, et dans ce cas-là nous devons être capables de voir en chaque être humain la moindre trace de lumière quand bien même ses productions de pensées, paroles et actions peuvent nous paraître odieuses, soit nous faisons des exceptions dans cette capacité d’aimer chaque être humain (ceci inclut les personnes les plus diabolisées) et nous devenons nous-même des bourreaux.
Dans cette optique il était presque irréel de voir lors de cette soirée chez Dieudonné, Jean-Marie Le Pen entouré de jeunes personnes de toutes races et religions confondues le saluer avec joie. Dieudonné a eu cette intelligence de réunir des personnalités avec lesquels il n’a pas d’affinité au départ, l’intelligence de rechercher un lien avec un authentique désir de comprendre ce qui anime cette personne en face de lui surtout lorsqu’il est dérangé par les propos de cette personne.
L’Amour est loin d’être seulement un mot, il est un sentiment d’affection mettant de côté nos intérêts personnels, sentiment qui nous donne la posture juste pour que l’autre en face de nous se sente élevé et irrésistiblement plus lumineux.
Il est possible de juger une idée, une valeur, une action mais toujours avec le respect de l’humain qui se trouve derrière, c’est à ce prix que nous sortirons grandis et plein d’amour ».
Amour, Loona -
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- 75aH* : Le 6 août, date anniversaire de l’explosion de la bombe atomique sur Hiroshima marque l’entrée de l’Humanité dans l’âge de la révélation. C’est aussi le début du calendrier raélien : depuis le 6 août 2020, nous sommes en 75aH, 75 après Hiroshima. (Lire plus à ce propos)
La rumeur, fléau d’hier et d’aujourd’hui face à l’amour des différences