Le droit à être Topless : une force émancipatrice
Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les Maires
En soutien à GoTopless, Lisiane Fricotté, juriste, militante GoTopless, s’adresse aux Maires.
Ce samedi 26 août, à New York, des milliers de femmes et d’hommes pourront en toute liberté, dans un esprit pacifique, célébrer la journée internationale GoTopless. Et les femmes pourront exercer librement leur droit d’être Topless. Elles peuvent le faire depuis 1992.
Plus de trente ans plus tard en France, la situation est toute autre.
Au nom de la décence, de l’hygiène, de la salubrité publique et même du respect des vétérans (sic), certains d’entre vous imposent des dictats moraux.
Depuis quelque temps les autorités brandissent des arrêtés pour priver les citoyens de leur liberté.
Des arrêtés interdisent aux hommes et aux femmes d’être torses nus, ou de porter un maillot de bain dans les espaces publics, et imposent une tenue décente (sic) ; certains de ces arrêtés ne sont pas récents et leur application (avec amende) est pleinement revendiquée aujourd’hui par les autorités publiques.
Comment ne pas y déceler le signal d’une régression des droits et libertés?
Pour les femmes, s’ajoute la menace de la loi pénale : rappelons qu’être Topless pour une femme peut tomber sous le coup de l’exhibition sexuelle (voir article précédent). Autrement dit la liberté des femmes s’exerce selon le bon vouloir des autorités policières, qui peuvent verbaliser, voire les arrêter, et des autorités judiciaires qui peuvent les condamner.
Autre illustration de la situation en France et du pouvoir des maires : ceux-ci réglementent les piscines, qui sont de hauts lieux de discrimination, puisque des panneaux explicitent les tenues obligatoires à porter par les hommes, d’une part, par les femmes, d’autre part. Les maires qui prétendraient jouer la carte de l’égalité en interdisant tout à la fois aux femmes et aux hommes d’être torse nu dans des centres villes et lieux touristiques devraient songer aussi à exiger que les hommes mettent un haut dans les piscines.
Nous posons la question : combien de maires ont le courage de faire appliquer les principes de liberté, d’égalité, dans les piscines, comme à Grenoble ?
Les Maires oublient que l’oppression créée l’obsession, comme le rappelle cette image.
www.facebook.com/photo?fbid=683294310497738&set=a.631032172390619
Un article soulignait récemment que des femmes délaissent le topless : « les premières causes qui freinent la pratique du topless seraient la volonté de protéger sa peau du soleil, mais également la crainte de voir des photos circuler en ligne ou de subir le regard des hommes » est-il indiqué.
Contrairement à ce que sous-entend le titre « les françaises délaissent le topless qui n’a plus la portée symbolique d’autrefois », le topless est tout sauf anecdotique et il reste force d’émancipation. C’est pour qu’on leur fiche la paix que des femmes renonceraient à leur liberté !.
En conjuguant cela avec des pseudo campagnes de santé, le topless des femmes (qui s’accompagne de l’incantation « Cachez ce sein que je ne saurai voir ») n’est pas vécu librement.
Les médias ne manquent pas d’opérer des manipulations pour développer la peur d’être seins seins. Arrêtons-nous quelques instants sur une « information » (dont nous ne mentionnons pas le lien, volontairement) et qui circulait récemment :
« Le Topless favorise-t-il le cancer du sein ? » titrait l’auteur… puis il mentionne que « le lien entre soleil et cancer du sein n’a pas été avéré ». Puis il continue : « En revanche, la peau des seins est plus fine, et plus sensible aux UV car elle est moins exposée au cours de l’année ».
Cet article était-il sponsorisé par une marque de crème solaire ?
Et si au final chacune de nous utilisait la meilleure crème qui soit pour se protéger de la bêtise, sa conscience pour décider à quel moment profiter des rayons de soleil sur la peau, le rire pour faire s’envoler toute culpabilité liée au corps, l’amour de soi.
Mon corps, mon choix…