Femmes soumises ou femmes puissantes ?
- Femmes soumises ou femmes puissantes ? Mars 78aH*/ 2024
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Un documentaire et des reportages s’en remettant au narratif sans contradictoire, de la confrérie des journalistes, et/ ou d’anciennes personnes membres, font état de soumission des femmes raéliennes. Ces mêmes médias accueillent avec complaisance et admiration des jeunes religieuses catholiques qui font fait vœu d’obéissance, chasteté, pauvreté. Deux poids – deux mesures.
Nous publions une série de témoignages : des femmes raéliennes témoignent de leur engagement, de leur liberté, de leur choix en abordant des thèmes sociétaux, comme le puritanisme, la liberté de disposer de son corps…
Dans le présent article, nous présentons des interviews croisées de :
Maryline Canin, guide raélienne, coordinatrice de la newsletter du Mouvement Raélien en France, coordinatrice et conférencière à Paris, coordinatrice GoTopless en Europe,
Lisiane Fricotté , guide raélienne, juriste en libertés publiques – droits humains.Qu’évoque l’expression « femmes puissantes » ?
Maryline C
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Une femme puissante est une femme qui sait prendre de la hauteur sur ce qu’elle vit, sur ce qu’elle voit…, et propose des solutions, et surtout, est amour pour l’humanité.
Prendre ce recul permet de ne pas juger et de ne pas tomber dans la bataille ou la guerre contre quelque chose ou quelqu’un pour faire avancer une cause. Je pense là à la guerre contre les hommes notamment que l’on voit souvent dans les campagnes féministes. Les féministes ont copié les travers des mâles. C’est comme si un génie tel qu’Einstein, sous un faux-semblant d’égalité, s’abaissait au niveau des idiots’’ Raël).
Cette prise de hauteur permet d’entrevoir les solutions qui peuvent être proposées… des solutions qui sont là, mais cachées par un sentiment de colère, d’injustice ou autre et qui nous empêchent de voir.
Etre une femme puissante c’est donc se sentir UN.E ou UN avec tout ce qui nous entoure.
Comment faire ? En apprenant à regarder les choses par rapport à 4 niveaux :
– au niveau de l’infini, avec une constante l’amour, qui nous entraîne à l’humilité,
– au niveau des Elohim, cette civilisation qui nous a créés et qui voyage dans l’espace en propageant et en enseignant la paix qu’ils ont réussi à insuffler sur leur planète. En tous les cas, par rapport au moins aux Droits de l’homme
– au niveau de la société bien sûr, donc de l’individu qui est à côté, ou face à moi… lui donner de l’amour
– et au niveau du plan individuel, s’aimer inconditionnellement
Quand ces 4 niveaux sont chapeautés par l’amour, cela donne cette puissance intérieure, cette aura qui fera que les autres auront envie de nous suivre.Lisiane F
Ce que tu évoques, Maryline, la « puissance intérieure » résonne fortement en moi.
En anglais, « empowerment ». Difficile à traduire. Quelque chose qui a trait au pouvoir, qui n’est surtout pas un pouvoir sur les autres ; cela n’a rien à voir avec le contrôle ou la manipulation telle que notre société, à travers des relations qui ont été forgées au fil des siècles, à travers les institutions, peut le laisser entendre.La « puissance » dans le sens que j’évoque passe par le fait d’être indépendante, professionnellement, financièrement. J’ai ressenti cela très tôt (autour de 3 ans) sans le formaliser clairement, en observant ce qui se passait autour de moi (des générations de femmes tenues d’être des « bonnes épouses », mariées et liées financièrement à leur mari, corvéables). Et j’y ai associé autre chose : enfant, lorsque l’on me demandait ce que je voulais faire, je répondais, être gentille. Vivant dans un petit village avec les histoires familiales, ayant créé des divisions, au royaume des non- dits, des jugements, je ne voulais pas de cela…
Etre libre, indépendante, gentille. Un chemin qui puise une force dans la douceur. Une exigence…Un accomplissement pour lequel une vie ne suffit pas…Et j’y ajoute l’humour. Rire de ses imperfections, de ses erreurs. C’est très libérateur, pour soi – même, et vis-à-vis de la société qui peut faire peser des responsabilités sur les femmes. Les femmes sont libres, notamment d’avoir des enfants ou non.
Que représente cet engagement pour chacune de vous ? Pouvez-vous l’illustrer ?
Maryline :
En tant que Coordinatrice GoTopless, je vois qu’en France, encore aujourd’hui, et par exemple, à Paris, le puritanisme peut faire force de loi, selon l’arbitraire des autorités. Le regard porté sur le corps des femmes montre une fois de plus la volonté toujours rampante de contrôler encore et toujours leur corps de nombreuses manières y compris dans des pays et des villes supposées civilisées (https://www.raelfrance.fr/quelle-egalite-des-droits-a-etre-topless/).Ce droit d’être topless pour tous est tout sauf anodin, car il fait réagir à la fois les consciences, les religions et les gouvernements. De plus, le droit d’être torse nu donne aux femmes un puissant sentiment d’émancipation après des siècles de soumission à des valeurs religieuses puritaines et aux lois machistes toujours en vigueur. Elle permet aussi aux hommes de changer leur mentalité, et de considérer les femmes, non pas comme des êtres qui n’ont pas les mêmes droits, ou comme des objets, mais comme des sujets respectables, et donc leurs EGALES dans tous les domaines. Une piste aussi pour lutter contre les violences conjugales
Lisiane :
Une illustration avec l’actualité en France et un droit émancipateur, libérateur que les femmes ont acquis : la liberté de disposer de son corps et l’avortement. Un texte constitutionnel vient d’être adopté. Beaucoup de communications ont été faites avec une part d’instrumentalisation sur sa portée réelle. Le texte adopté mentionne la « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » ; tout en indiquant que c’est la loi (qui) en détermine les conditions. Ce qui laisse ouvertes des évolutions possibles y compris dans le sens d’une restriction. Autrement dit, cette liberté « garantie » devra à tout moment être défendue. Une avancée symbolique avec un texte adopté qui est le fruit de compromis (sur l’historique, lire ICI ).En conclusion :
Tout comme la situation des femmes à être seins nus, les débats qui ont lieu sur l’IVG reflètent l’état sociétal qui est encore très tributaire des lobbies religieux, conservateurs. Les personnes qui ne souhaitent pas recourir à l’IVG ne sont tout simplement pas obligées de le faire.
Qu’elles laissent le choix à celles qui le souhaitent.
“« N’écoute pas ceux qui essaient de te faire peur en te parlant de séquelles physiques et surtout morales qu’un avortement peut laisser. Il n’y en a pas si tu fais faire par des personnes compétentes. C’est plutôt de garder un enfant non désiré qui pourra te laisser des séquelles physiques et morales dont même l’enfant que tu mettras au monde souffrira ». Extrait du livre « Les Extraterrestres m’ont emmené sur leur planète » de Raël, Chapitre III- Les clés – L’épanouissement (1975)Les personnes qui ne souhaiteraient pas, par choix, se mettre seins nus, libre à elles de rester vêtues.
Force est de constater que nous vivons encore dans une société imprégnée de culture judéo chrétienne, de culpabilité, de honte par rapport au corps, à la sexualité.
Construire, rêver à une société pacifique, où chaque différence serait respectée, indépendamment, du genre, du sexe, est indissociable de cette quête de liberté, d’égalité. -
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- 78aH* : Le 6 août, date anniversaire de l’explosion de la bombe atomique sur Hiroshima marque l’entrée de l’Humanité dans une période charnière. C’est aussi le début du calendrier raélien : depuis le 6 août 2023, nous sommes en 78aH, 78 après Hiroshima. (Lire plus à ce sujet)