Pour la légalisation de l’aide à mourir
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En France, une fois de plus une proposition de loi n’a pas abouti : les raisons en sont l’obstruction faite par quelques parlementaires, qui, en déposant, des milliers d’amendement ont rendu impossible l’examen du texte dans le délai imparti (Assemblée nationale, 8 avril 2021). Signaux forts de l’illusion du système démocratique.
Et surtout depuis des années, le lobbying d’autorités politiques, médicales et religieuses empêche toute avancée*.Ce texte indiquait : « Toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable, peut demander à disposer… d’une assistance médicalisée permettant, par une aide active, une mort rapide et sans douleur. »
Alors que l’opinion publique se manifeste majoritairement en faveur de la légalisation du suicide assisté, les résistances à légiférer restent fortes, par tout moyen.
Les opposants à la légalisation n’hésitent pas à procéder par amalgame, en faisant un parallèle entre la période du IIIe Reich et les risques de dérives, en cas de légalisation de l’aide active à mourir.
Contradictions d’un État dit laïc
La principale raison sous-jacente à ces oppositions est ancrée dans la culture religieuse dans laquelle baigne notre société. Ce refus traduit l’attachement à l’idée que seul Dieu décide de la vie et de la mort. Aux yeux des défenseurs de cette idée, cela rend inacceptable le suicide assisté, car cela revient à admettre que l’être humain s’attribue des pouvoirs qui en réalité ne lui appartiennent pas.
Une telle affirmation conduit à préserver la vie quoiqu’il arrive, et ce, même en prenant le contre-pied des choix de la personne. La liberté ne trouve pas sa place. Telle est la situation en France : pourtant, dans des pays européens comme le Portugal, plus récemment encore l’Espagne, un cadre juridique a pu être défini pour que la mort médicalement assistée soit rendue possible.
Force est de constater qu’en France les comités d’éthique, certains politiques, ainsi que des juristes reprennent à leur compte cette idée en habillant leurs propos de notions morales ou éthiques mais il s’agit d’un camouflage: le refus de légiférer s’inscrit dans la continuité de la doctrine catholique, selon laquelle l’homme n’est pas propriétaire de son corps. Dans cette vision conservatrice, l’être humain n’est pas juge de sa propre dignité.
Pourtant, si c’est la personne elle-même qui l’a exprimé, ne consentant pas à vivre « comme un légume », ne supportant plus de souffrir, pourquoi cette demande d’aide devrait elle lui être refusée ?
En finir avec le dogme de la souffrance
La philosophie Raélienne, qui a pour fondement le fait que toute forme de vie, y compris l’être humain, a été créée scientifiquement sur terre par d’autres êtres venus de l’espace (les Elohim), a sur ce sujet une position sans ambiguïté. Un des enseignements de Ceux qui ont créé la vie, et peuvent donc en mesurer toute la valeur, est :
- «Tout être a droit à la vie, droit à l’amour et droit à la mort. Chaque être est maître de sa vie et de sa mort. La mort n’est rien mais la souffrance est terrible, et tout doit être fait pour la supprimer. Un être qui souffre trop a le droit de se suicider… Si une personne que tu aimes souffre trop et souhaite mourir sans avoir la force de se suicider, aide-là à se supprimer.
Lorsque, grâce à la science, les hommes pourront supprimer les souffrances de leurs semblables, ils pourront se demander s’il est bien ou non de se supprimer. » (Extrait de l’ouvrage « Les Extraterrestres m’ont emmené sur leur planète », chapitre L’épanouissement, en téléchargement gratuit sur www.rael.org)Un droit humain : le choix de mourir serein
Contrairement aux grandes religions du passé qui font l’apologie de la souffrance de l’être humain sur terre dans l’attente d’une hypothétique vie meilleure après la mort, le Raélisme considère que l’être humain a été créé pour le plaisir et le bonheur ici et maintenant.
Dans cette perspective, l’être humain doit pouvoir choisir librement de décider d’y mettre fin si celle-ci lui devient insupportable et qu’il considère la mort comme une délivrance et demander qu’on l’aide à mourir pour cela.
Cet acte ultime d’écoute pour accompagner la volonté exprimée de mourir et de ne plus souffrir permet de dépasser le tabou de la mort et les peurs qui y sont associées. La peur de souffrir peut, pour nombre de personnes, être plus forte que la peur de la mort elle-même.Répondre à la demande de délivrance en cas de souffrance physique incurable est un pas de plus franchi vers la libération de l’homme d’une de ses plus grandes peurs, tout en permettant à ceux qui l’accompagnent d’accomplir un acte d’amour.
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Lire aussi :
- empêche toute avancée* : Et des affaires, comme celle de Vincent Lambert, ont montré le poids des pouvoirs religieux, médicaux (https://fr.raelianews.org/legaliser-le-suicide-medicalement-assiste-ou-sen-remettre-a-dieu-ou-se-situent-lamour.html). Ce n’est qu’à l’issue de six années de batailles judiciaires, que la personne a été mise sous « sédation profonde »,le 2 juillet 2019 et est décédé le 11 juillet.
Pour la légalisation de l’aide à mourir
Par Lisiane Fricotté, juriste, DEA Libertés publiques et Droit de l’Homme