L’intéroception : un sens « caché » qui détermine le bien-être…
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Selon le professeur Manos Tsakiris, psychologue à l’Université Royal Holloway de Londres, nous assistons à une croissance exponentielle de la recherche sur l’intéroceptivité. C’est la science qui étudie la perception par notre cerveau de l’état de notre corps, transmise par des récepteurs situés sur tous nos organes internes. « Il y a un échange constant de communication entre le cerveau et les viscères », explique M. Tsakiris. Les signaux intéroceptifs peuvent déterminer notre capacité à réguler nos émotions et avoir des conséquences importantes sur notre bien-être.
Un mécanisme clé de la santé mentale et physique
Selon Theguardian.com, l’intéroception comprend tous les signaux provenant de vos organes internes. Cela concerne notamment votre système cardiovasculaire, vos poumons, votre intestin, votre vessie et vos reins.
Les signaux intéroceptifs sont reçus consciemment ou inconsciemment et se rajoutent aux signaux reçus par les sens « tournés vers l’extérieur », tels que la vue, l’ouïe, le goût, le toucher et l’odorat. Ces « signaux internes » ont une influence dans la régulation de nos émotions, sur notre prédisposition ultérieure à des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression, et sur notre capacité à être bien dans notre peau.
« Les chercheurs et les cliniciens reconnaissent l’intéroception comme un mécanisme clé de la santé mentale et physique. Et la compréhension des signaux de notre corps nous aide à comprendre et à réguler les états émotionnels et physiques », explique le Dr Helen Weng de l’université de Californie à San Francisco.
L’intéroception est à l’origine de notre sens de l’intuition – lorsque quelque chose nous semble « juste » ou « faux » sans que nous ayons une explication.
Lors d’une étude menée sur le sujet, un groupe de personnes souffrant de dépression, a par exemple souvent présenté une capacité réduite à ressentir les signaux corporels. Ce qui pourrait être à l’origine d’un sentiment de léthargie et d’engourdissement émotionnel. Ce sentiment de ne « rien ressentir » du tout.
Les personnes anxieuses, en revanche, déclarent être attentives à leurs signaux intéroceptifs, mais elles ne les lisent pas nécessairement avec précision. Elles peuvent, par exemple, interpréter à tort une petite variation du rythme cardiaque comme étant beaucoup plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Ce qui peut les amener à un vision « catastrophiste » de leurs sentiments et à amplifier leur sentiment de panique.
Les thérapies qui visent à résoudre ces problèmes de santé mentale n’en sont qu’à leurs débuts, mais les premiers signes sont prometteurs…
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